La méthode attributionniste en peinture – le connoisseurship – réclame une
attention toute particulière au détail : le galbe d’une joue, la virgule d’une
paupière ou la friction des couleurs à l’origine d’un clair-obscur peuvent
constituer des indices permettant de lever l’anonymat d’un tableau en
reconnaissant la main de son auteur. « L’œil » convoque dans sa mémoire et
puise dans sa photothèque les images glanées au cours des années pour rendre
à la peinture la main qui en est à l’origine.
Formé à cette méthode à l’École du Louvre auprès du Professeur Michel
Laclotte, ancien directeur du musée du Louvre et créateur de l’Institut National
d’Histoire de l’Art, j’ai eu la chance de compléter cet enseignement en travaillant
pour la Galerie Terrades à Paris ainsi que pour un collectionneur privé bruxellois
dont je fus le secrétaire.
À l’issue de mes années d’études et après plusieurs publications,
notamment dans des catalogues d’exposition, j’ai été reçu à la Fondazione di
Studi di Storia dell’arte Roberto Longhi, prestigieuse école de l’attributionnisme
florentine. Aiguisant mon regard quotidiennement et confrontant mes réflexes à
l’exigence des professeurs italiens, j’ai rédigé à Florence le catalogue des
peintures italiennes du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon paru
en 2021, récemment présenté à la Fondazione Federico Zeri à Bologne, lors d’un
hommage à mon maître défunt, Michel Laclotte.
Depuis, en parallèle de mon métier de professeur d’histoire de l’art et
d’expert, cinq musées des Beaux-Arts du Jura m’ont accordé leur confiance pour
assurer le commissariat d’une exposition et la rédaction d’un catalogue raisonné
des peintures italiennes de leurs collections d’ici 2025.