Exposition

Quand le symbolisme rencontre l'art nouveau

Au milieu des années 80, il y a une quarantaine d’années déjà, je me suis laissé prendre par les formes souples et les proportions élégantes de l’Art Nouveau. Je venais de m’installer au Louvre des Antiquaires et j’allais m’engager dans une voie que je poursuis toujours. Je me souviens de l’achat d’une boîte en pâte de verre d’Amalric Walter, l’une de mes premières acquisitions dans le domaine. Contrairement à celle de Pandore, elle ne m’a rien révélé d’autre que des trésors, ceux d’un monde insondable de beauté et de raffinement dont l’esthétique flirte avec l’univers onirique du Symbolisme. D’autres achats ont suivi, du mobilier, des verreries, des affiches de Mucha et des sculptures, bien sûr, celles de Léonard ‒ « Agathon » pour les intimes ‒, de Larche, de Hoetger, de Barrias et d’autres encore qui ont fait de la nature et de la femme les piliers de leur art. Les années passant, la sculpture a pris une place croissante dans mon activité et dans mon esprit, toujours au côté de Mucha et des verriers lorrains, Gallé et Daum en tête. L’étude passionnante des techniques est le travail d’une vie de marchand et de collectionneur ; Je me réjouis chaque jour de ce qu’il me reste à découvrir. L’examen d’une fonte, presque exclusivement au sable pour les sculpteurs de l’Art Nouveau, ou des décors d’une verrerie ‒ fond martelé, marqueterie de verre, reprises à la roue, décor intercalaire, reliefs en pâte de verre, … ‒ procure des moments d’intimité avec les créateurs que rien dans ce métier ne peut égaler. Après un premier volet dédié à l’œuvre sculpté de Carrier-Belleuse, je souhaite naturellement rendre hommage aux maîtres verriers, sculpteurs et affichistes de l’Art Nouveau, artistes novateurs mus par une forte conscience sociale et ouverts aux innovations de leur temps, en leur consacrant cette nouvelle exposition

                                                        JEAN-FRANÇOIS BOURRIAUD

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